Décédé le 22 janvier 2022 à l’âge de 96 ans, Raphaël Esrail nait en Turquie il y a 100 ans au sein d’une famille juive avant que ses parents ne décident d’émigrer à Lyon. C’est dans la cité rhodanienne qu’il s’engage d’abord jeune au sein des Éclaireurs Israélites de France puis au sein de la résistance juive à seulement 18 ans.
Participant à la confection de faux papiers dès 1943, il est arrêté en janvier 1944 puis torturé, transféré à Drancy et finalement déporté à Auschwitz. Il y survit onze mois, avant de subir l'évacuation organisée par les SS dans une marche de la mort. Interné à Dachau avant d’être transféré au camp d'Ampfing-Waldlager, il est libéré par les Américains au début du mois de mai 1945 et rentre en France. Il retourne alors à Lyon, où il retrouve sa famille, sans pouvoir parler des épreuves qu’il a subi.
À la fin des années 1980, il se consacre à un intense travail de mémoire, laissant un témoignage essentiel sur la résistance juive et sur la déportation. Sa volonté dès lors inlassable de témoigner, tout particulièrement au sein d’établissements scolaires, traduit sa détermination indéfectible à transmettre la mémoire de la Shoah aux jeunes générations. Militant exceptionnel, il était notamment investi au sein de l’Union des Déportés d’Auschwitz, association dont il fut le président.
Alors que le 80ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau est commémoré ce 27 janvier, et conformément au vœu adopté par le Conseil de Paris de février 2022 prévoyant qu’un lieu parisien soit nommé en mémoire de Raphaël Esrail, l’école polyvalente publique située 4 rue du Fauconnier (Paris Centre) portera son nom.