Anne Hidalgo honorera vendredi la mémoire de Marceline Loridan-Ivens, cinéaste, militante féministe et, avec son amie Simone Veil, survivante des camps d'extermination et de concentration nazis. Elle a consacré la fin de sa vie à témoigner de la déportation et de la Shoah, en veillant à transmettre des valeurs humanistes aux nouvelles générations.
Marceline Rozenberg est née de parents juifs polonais émigrés en France en 1919. Au début de la Seconde Guerre mondiale sa famille s'installe dans le Vaucluse. C'est là qu’elle entre dans la Résistance. Capturée par la Gestapo avec son père, Shloïme Rozenberg, elle est déportée, par le convoi 71 du 13 avril 1944, à Auschwitz-Birkenau, le même camp que celui de Simone Veil, avec laquelle la liera une amitié indéfectible, et Anne-Lise Stern, puis à Bergen Belsen et finalement au camp de Theresienstadt d’où elle sera libérée le 10 mai 1945 par l’armée rouge.
Marceline Loridan-Ivens adhère au Parti Communiste en 1955 et le quitte un an plus tard. Elle croise alors des « déviationnistes », comme le philosophe Henri Lefebvre ou le sociologue Edgar Morin, tape des manuscrits pour des intellectuels, travaille au service reprographie d'un institut de sondage. Elle est aussi « porteuse de valises » pour le FLN.
Après de longues années consacrées au cinéma documentaire, elle réalise en 2003, un film de fiction, La petite Prairie aux Bouleaux avec Anouk Aimée, très inspiré de son parcours dans les camps. Jusqu'à la fin de sa vie, elle donne des conférences et témoigne dans les collèges et les lycées sur la Shoah.
Marceline Loridan-Ivens est décédée à Paris le 18 septembre 2018.