Dans la nuit du 25 au 26 mars 2021, pour la quatrième année consécutive, près de 2 000 volontaires ont sillonné les rues de Paris pour compter les personnes sans-abri. L’objectif de cette opération est de mieux connaître le profil et les besoins des personnes et d’adapter ainsi les politiques publiques. Les bénévoles sont allés à leur rencontre munis d’un questionnaire co-construit avec les acteurs du social et les membres du comité scientifique de l’opération.
Les premiers résultats montrent une baisse du nombre de personnes décomptées sans solution d’hébergement par rapport aux résultats des années antérieures. Les bénévoles ont décompté 2 785 personnes sur l’ensemble du territoire parisien. Elles étaient 3601 en 2020. Parmi elles, 1 867 ont été décomptées dans les rues de Paris et 386 dans les espaces gérés par les partenaires institutionnels : 201 personnes dans les gares, 144 personnes dans les stations de métro. Enfin, 532 personnes ont été décomptées dans d’autres secteurs (bois, parcs et jardins, talus du périphérique, etc.).
Le chiffre de 2021, inférieur à celui de 2020 de 800 personnes environ, demeure élevé alors qu’un effort d’ouvertures de places d’hébergement et de mises à l’abri a été réalisé ces derniers mois à Paris. Actuellement le nombre de places d’hébergement, de nuitées hôtelières et de places pour les mises à l’abri localisées à Paris s’élève à près de 32 300.
« L’État a fait le choix de s'engager cette année dans une politique d'hébergement d’urgence plus volontaire, a accentué et diversifié son offre. L’hébergement d’urgence reste toutefois insuffisant au regard des besoins observés et nous resterons vigilants à ce que des solutions plus pérennes voient le jour » temporise Léa Filoche, adjointe à la Maire de Paris en charge des Solidarités, de la lutte contre les inégalités et contre l’exclusion.
Les premiers résultats de la 4e édition de la Nuit de la Solidarité indiquent des évolutions de profils et de situations chez les personnes rencontrées. En effet, on observe une présence légèrement moins marquée de femmes : 11% en 2021 contre 14% en 2020. Mais on note cependant une plus forte proportion de personnes seules : 80% contre 75% en 2020. Enfin, la plus forte baisse porte sur les personnes rencontrées dans la rue par rapport aux autres espaces.
Au niveau géographique, on relève une stabilité globale sur la quasi-totalité des arrondissements.
Cette édition s’est déroulée dans un contexte particulier de crise sanitaire. Elle visait, au-delà de ses objectifs habituels, à apporter des éléments de mesure et d’analyse des effets de cette crise sur les personnes sans-abri et sur les situations de rue à Paris. La totalité des questionnaires a été transmise à l’Atelier parisien d’urbanisme pour être analysée, le tout sous l’égide du comité scientifique de la Nuit de la Solidarité. Cette analyse donnera lieu à la publication d’une étude détaillée d’ici l’été.
Pour réaliser un décompte le plus exhaustif possible, la Ville de Paris a pu compter, comme chaque année depuis 2018, sur le concours de partenaires qui gèrent des espaces privés accessibles au public : la RATP pour les stations de métro et de RER, la SNCF pour les gares, l’AP-HP pour les salles d’attente des hôpitaux, Indigo, Saemes et Effia pour les parkings et le bailleur social Paris Habitat pour les parties communes de son parc.