Considérée comme l’une des plus anciennes de Paris, la fontaine des Innocents fut érigée en 1549 à l’angle de l’actuelle rue Saint-Denis et de la rue Berger, afin d’être située sur le chemin de l'entrée symbolique des rois dans la capitale. Attribuée à l’architecte Pierre Lescot, la fontaine doit sa rareté aux décors du sculpteur Jean Goujon dans l’esprit de la Renaissance.
Déplacée à deux reprises suites aux multiples transformations du quartier marqué par la disparition du cimetière des Innocents puis de l’apparition des Halles, la fontaine s’installe définitivement au centre de la place Joachim du Bellay à une quarantaine de mètres de son emplacement d’origine. Au départ avec trois faces sous sa forme de loggia, une quatrième façade fut ajoutée pour constituer le tetrapyle. Celle-ci fut sculptée en 1788 par Augustin Pajou avant qu’un piedestal composé de vasques en gradins ne soit ajouté à la base de l'édifice.
La fontaine des Innocents ayant subi des décennies de pollution, d'intempéries et de corrosion du système hydraulique, la Ville de Paris a procédé à une restauration d’envergure de ce chef d’œuvre. Ainsi, des huit nymphes sculptées aux bas-reliefs, l’ensemble de la structure a retrouvé son éclat tandis que le système hydraulique de la fontaine fonctionne de nouveau.
Afin de fêter la restauration de ce joyau patrimonial de la capitale, Karen Taïeb assistera ce jeudi 27 juin à la remise en eau de la fontaine.
Dans le cadre de cette restauration, le musée Carnavalet propose, du 24 avril au 25 août 2024, une exposition en collaboration avec la COARC (DAC – Ville de Paris) : La Fontaine des Innocents au Musée Carnavalet : Histoires d’un chef-d’œuvre parisien. Cette exposition offre l’opportunité d’observer des conservateurs-restaurateurs à l’œuvre et d’admirer de plus près les cinq nymphes de Jean Goujon qui sont exposées pour l’occasion. Une visite presse de l’exposition est organisée au Musée Carnavalet suite à la remise en eau de la fontaine.