Le 8ème Prix des lectrices et des lecteurs des bibliothèques de la Ville de Paris est attribué à Guillaume Viry pour L’Appelé (éd. du Canoë)
Décerné chaque année par les lectrices et lecteurs des bibliothèques de la Ville de Paris, ce Prix récompense un premier roman écrit par un auteur ou une autrice francophone et édité lors de la rentrée littéraire de septembre. Il témoigne de l’engagement des bibliothèques de la Ville de Paris dans la diffusion des œuvres et l’émergence de nouveaux talents littéraires.
La sélection des 5 romans finalistes, réalisée par un comité de bibliothécaires de la Ville de Paris, a été soumise au vote des lectrices et des lecteurs des bibliothèques parisiennes, qui s’est clos le 6 mars dernier.
Le jury a rassemblé cette année des lectrices et lecteurs des bibliothèques, Léna Ghar, lauréate 2024 du Prix pour Tumeur ou tutu (éd. Verticales), des libraires partenaires (Les Traversées dans le 5e, La Plume vagabonde dans le 10e, L’attrape-cœurs dans le 18e), des représentants du Conseil parisien de la jeunesse et une étudiante en lettres. Il s’est réuni et a délibéré sous l’égide de la journaliste Catherine Pont-Humbert.
« Le livre de Guillaume Vitry est un livre fort qui aborde de façon très personnelle et poétique un sujet pourtant souvent traité par le roman. Le silence qui pèse sur la famille de l’Appelé et la guerre qui conduit à la folie sont explorés avec délicatesse », a déclaré le jury du Prix.
Guillaume Viry se verra remettre le Prix le samedi 12 avril à 14h lors du Festival du livre de Paris (Grand Palais Espace Agora, 8e) par Carine Rolland, adjointe à la Maire de Paris en charge de la Culture et de la ville du quart d’heure.
Comédien, scénariste et réalisateur, Guillaume Viry est né en 1973 en Bourgogne. Formé à l’École supérieure d’art dramatique de Paris, il travaille aujourd’hui pour le théâtre, le cinéma et la télévision. Lauréat de la Fondation Jan Michalski, il a écrit L'Appelé, son premier roman, dans une cabane face au lac Léman.
L’Appelé de Guillaume Viry :
« je ne suis que le silence / je ne suis que l’absence / dans la lenteur des jours immobiles je m’absente / je me quitte / moi Jean / lentement je me quitte »
Appelé de la guerre d’Algérie, Jean est rapidement évacué sanitaire. Il mourra à l’âge de trente ans, lors d’un dernier séjour à l’asile. Soixante ans plus tard, Joseph, le frère de Jean, mélange les générations. Il prend son fils Julien pour son frère Jean. Cette confusion répétée a l’effet d’une déflagration, Julien est happé par cette brèche dans le temps.
Dans ce court récit en vers libres, l’auteur se penche sur la guerre d’Algérie et ses traumatismes. Il fait entendre des voix, quatre voix d’homme, et fouille une mémoire familiale douloureuse, dominée par le silence depuis un demi-siècle.